Cette année, Omnivore Festival représenté par pléthore de personnalités du monde de la cuisine décomplexée, l’écrin du bon et bien manger, a consacré Bordeaux et ses nouveaux vins au cours d’un festival de trois jours à Paris.
Ce travail, entrepris il y a un an, lorsque le CIVB a crié à Luc Dubanchet sa légitimité à entrer dans ce monde était de longue haleine et devrait être couronné d’un franc succès. Un monde de passionnés nous a ouvert la porte et nous a laissé l’opportunité de nous faire entendre, faire place neuve, prouver que Bordeaux et son marché actuel ainsi que les nouveaux vins de Bordeaux ne méritent pas un tel désamour.
Effectivement, les chiffres ne mentent pas, Bordeaux depuis 20 ans a perdu de sa superbe, parkerisation et standardisation ont laissé pantois un marché de nouveaux consommateurs que nous n’avons pas écouté jusqu’à il y a quelques années.
Cependant, nous gaulois, changeons la donne depuis un certain temps ! Sous la masse des grands crus, le petit paysan s’est perdu, et nous avons oublié le premier goût du vin, le raisin. C’est de là qu’a germé l‘idée, celle d’un travail neuf, au plus près possible, de l’homme et de la terre. Toutefois, bois, tanins et soufre ont fait loi pendant si longtemps, que les différents marchés de consommateurs de vins de Bordeaux s’en sont détournés.
Aussi, au cours de ce fabuleux festival, nous avons posé la question à tous les passionnés qui partagent amour, travail et philosophie du bien et du bon, Quid des vins de Bordeaux. Etaient-ils à la carte des restaurants de la jeune cuisine, dans l’esprit des jeunes consommateurs ? Alors seules quelques voix, trop timides, se sont élevées et ont acquiescé en confirmant connaître notre vignoble.
Le résultat est là, avec toute la force et la conviction des personnes engagées à dynamiser le bordelais avec de nouveaux vins comme Univitis, grand acteur du marché bordelais, la mairie de Cavignac, ou tous les vignerons représentés par le CIVB, partagées ardemment au cours d’une série de masterclass données pendant trois jours, nous n’avons jamais fait salle comble.
Nous avons eu le sentiment que la clientèle la plus à l’écoute de la nature et du produit aujourd’hui, n’était toujours pas sensibilisée à notre travail.
Cela devrait-il nous démoraliser ? Nous signifier que nous n’aurions pas de solution à apporter à des marchés en perte ?
Il en est bien hors de question !
Cette réaction, semblerait-il allergène, est la preuve, vivante, que le marché bordelais doit sortir des dogmes du vin à la bordelaise. Redoubler d’efforts, chaque jour, pour arriver à transformer la boucle commerciale d’un marché en déclin et sublimer des produits, des terroirs et des hommes, comme beaucoup de régions françaises l’ont fait avant nous. Lorsque même nos enfants, liés par les mêmes passions, ces bordelais pur souche, ne se tournent pas vers le vin de leur région, et avec un certain aplomb, nous devons retrouver la sensibilité des consommateurs et répondre aussi avec de nouvelles armes.
Le Bordelais n’est plus une enclave auto-suffisante, mais doit devenir pluriel et changer son image de marque. Il s’agit d’impliquer de nouvelles communication, marketing, développement commercial, canaux de distributions et points de ventes variés. Un train de retard et un travail de longue haleine, certainement à déployer sur plusieurs années, nous fera re-devenir un concurrent en lice au meilleur. Bien évidemment, cet encouragement et la force que nous y attachons ne doit peut-être pas ou ne peut certainement pas devenir la règle commune à tout le monde. La curiosité est le meilleur des atouts à développer une entreprise, quelle que soit l’ampleur de l’entreprise et ses projets.