Les vignerons du XXIème siècle ont une chance énorme : celle d’avoir le choix et la connaissance à bout de bras ! Il y a plusieurs dizaines d’années, les techniques de gestion du vignoble étaient souvent restreintes : on pouvait privilégier une culture intensive (qui s’est souvent avérée être très mauvaise pour les sols), ou une culture plus harmonieuse, permettant la réunion d’animaux, d’arbres, de plantes, de vignes et de techniques de réutilisation, dans la complémentarité de ces éléments.
Avoir plus de choix signifie également prendre des décisions, et donc choisir son orientation à travers des valeurs. Il ne s’agit plus de choisir entre du bio ou des produits chimiques de manière aussi tranchée que celle-ci, il s’agit de trouver le point de rencontre entre les attentes du consommateur et vos dispositions (économiques, humaines, matérielles…).
- Qu’attend le consommateur ? De manière générale, un bon produit qui (à minima) le respecte (intrants, transparence des composants, techniques de gestion, histoire du vignoble…).
- Quel est souvent le principal frein des vignerons pour passer dans un mode de gestion « respectueux de l’environnement et de l’humain » ? Des budgets non extensibles !
Aujourd’hui, nous souhaitons vous suggérer 4 techniques valorisantes aussi écologiques qu’économiques à mettre en place dans son vignoble !
1. Recruter des troupeaux d’animaux
Testé et validé par plusieurs vignerons qui utilisent cette technique, le travail dans les vignes en collaboration avec des animaux « brouteurs » est une réelle alternative efficace ! Vous utilisez non seulement une méthode naturelle d’entretien, mais vous participez également à la pérennité d’un emploi (berger) ! Effeuiller les pieds de vignes, faucher l’herbe, produire de l’engrais… Ce sont autant de contributions que vous fourniront vos fidèles amis, tels que des moutons, des oies ou encore des cochons ! Étudiez les comportements de chacun par rapport à vos besoins afin qu’ils vous donnent un réel coup de patte ! Leur présence est recommandée en amont de la pousse de la vigne, soit en automne et au printemps.
2. Récupérer les eaux de pluie
Et oui ! Ça parait pourtant évident puisque cette eau nous tombe littéralement du ciel, et qu’elle est gratuite ! Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir accéder à de nombreuses solutions préparées sur mesure pour des petites comme pour des grandes exploitations ! La récupération des eaux de pluie peut être une réelle aubaine pour un vigneron ! Cette eau ne peut évidemment pas servir pour toutes les utilisations (pas de consommation alimentaire par exemple), mais elle peut servir à arroser et à laver vos matériels non alimentaires ! Ainsi, on ne puise pas dans la nappe phréatique et pouvons même créer une réserve d’eau pour la faune et la flore ! Et pour les bricoleurs, une grande quantité de tutos en DIY (Do It Yourself – à faire soi-même) est disponible sur internet !
3. Récupérer les sarments des vignes
Les sarments de vignes sont souvent considérés comme des « déchets » et sont ainsi trop peu valorisés. Pourtant, ils peuvent devenir une source d’énergie annuelle ! En moyenne, un vigneron taille 2 tonnes de bois par hectare chaque année dans les vignes. Avec une telle quantité, il serait dommage de ne pas le consommer, ce bois ! Passer à un système de chauffage à bois vous permettrait d’économiser en fuel ou en gaz, et de créer votre propre cercle de recyclage vertueux et écologique !
4. Récupérer les bouteilles utilisées
Enfin, une technique qui pourrait revoir le jour très prochainement et de manière beaucoup plus répandue, la consigne de bouteilles en verre est une solution alternative au recyclage en bornes. En effet, le recyclage en borne est une solution permettant un recyclage de masse, mais dépensant beaucoup d’énergie (tri mécanique, fonte du verre, refroidissement…) !
Dans notre cas, les vignerons utilisant beaucoup de verre pour leurs mises en bouteille, il serait intéressant de mettre en place un système de consigne permettant, d’une part, la fidélisation des consommateurs, et d’autre part, la réutilisation des contenants (même bouteille dont on décolle l’étiquette, que l’on stérilise pour la réutiliser).
Prenons la Nature comme partenaire ! Les techniques citées dans cet article ne sont pas novatrices. Nous les avions déjà répertoriées dans notre Charte des bonnes pratiques (Green Charter) en 2008. Cependant, il est très difficile pour quiconque de concevoir cette prise de risques sereinement, car chacun garde une peur au fond que le processus mette du temps à s’installer ou bien qu’il soit trop contraignant : il ne faut pas hésiter à se faire accompagner ! Notre métier, dans cette configuration, est de vous conseiller, vous suivre, vous orienter et vous donner toutes les clés pour franchir cette nouvelle étape de votre vignoble, ensemble. N’hésitez pas à prendre contact avec nous !
Nous allons prochainement rééditer notre Green Charter, écrite de 2008, afin de la partager avec vous !