L’oïdium, maladie de la vigne, un fléau pour la vitiviniculture

Nous abordions la semaine passée un sujet sensible qui concerne l’ensemble des vignerons; le mildiou. Toutefois, il existe aujourd’hui d’autres fléaux et maladies qui tuent la vigne, notamment l’oïdium. L’oïdium est une maladie cryptogamique, qui est un parasite ‘obligatoire’ de la vigne. Ce champignon est une maladie originaire d’Amérique qui s’est déclaré en Europe vers 1845. Ce parasite est aujourd’hui présent dans tous les vignobles.

Les symptômes de l’oïdium


La maladie provoque le ralentissement de la croissance des jeunes pousses, une crispation des feuilles et pour les cépages les plus sensibles, un feutrage blanc apparaît sur les feuilles.

L’oïdium se manifeste également sur les feuilles de vigne où apparaissent des taches huileuses, similaires au mildiou, ainsi qu’une nécrose des nervures à l’intérieur des feuilles.

Le parasite se manifeste également sur les grappes de la vigne. Une poussière grise recouvre d’abord les grappes et ronge les fruits, qui restent verts sous les fructifications puis finissent par exploser à cause de la pression exercée par les cellules en développement. L’éclatement des fruits est alors une porte ouverte à une autre maladie dévastatrice, le botrytis. Ainsi, se dégage des fruits une odeur de moisissure. Toutefois, après la véraison, la vigne est généralement moins sensible à l’oïdium.

Enfin, l’oïdium apparaît sur les sarments de la vigne, avant aoutement, les sarments se recouvrent de champignons de couleur brun à noir. Après aoutement, le parasite se colore du rouge en forme d’étoile. Enfin, à l’automne, des boursouflures apparaissent sur les sarments.

Comment se manifeste l’oïdium ?


Contrairement au mildiou, l’oïdium est un parasite externe à la vigne. Il apparaît en hiver dans les bourgeons de la vigne et éclate au printemps en colonisant tous les organes de la vigne. Ce parasite externe se développe en surface et a besoin de s’accrocher aux organes de la vigne pour survivre. La maladie est transmise par le vent et provient généralement des autres espèces herbacées à proximité de la vigne. L’oïdium se développe particulièrement entre 25 et 30 degrés et entre 40% à 100% d’humidité relative. La présence d’eau dans la vigne libère alors les germes de la maladies et fait éclater les premiers champignons. Enfin, le moment le plus délicat pour la vigne atteinte par la maladie se situe entre la fin de la floraison et le début de la nouaison.

Quels sont les traitements efficaces pour endiguer l’oïdium ?


Aujourd’hui, il existe différentes techniques de prévention et de lutte contre l’oïdium.

Les cépages résistants 

Il existe différents cépages, de leur nom latin, vitis, qui sont aujourd’hui plus ou moins sensibles au maladies cryptogamiques. Les cépages que nous appelons vitis vinifera sont tous sensibles encore aujourd’hui à la maladie de l’oïdium. Cependant, il existe certains vitis dits ‘américains’ qui montrent une certaine résistance aux maladies fongiques. Ainsi, depuis 1845, lors de la première apparition en Europe de la maladie, scientifiques et vignerons ont créé des cépages hybrides entre vitis vinifera et vitis « américains » pour limiter le recours aux produits phytopharmaceutiques. Bien qu’assez peu populaire en France, ces cépages hybrides ont été développé dans des pays voisins en Europe, il existe encore 20 cépages encore autorisés en France à la production. Cependant, depuis 2012, ces parcelles ont été autorisées à la culture mais doivent être nommés comme ‘parcelles expérimentales’ par les vignerons. Selon l’ICV, la culture de ces parcelles permet de réduire à 75% l’utilisation de fongicides. Ainsi, de nombreux programmes de recherches sont en cours afin de développer des cépages hybrides, multigéniques et résistants au mildiou et à l’oïdium.

Les mesures prophylactiques 

La forme la plus fertile de l’oïdium se déclenche généralement après les vendanges. De fait, il est important d’apporter des solutions de prévention dès cette période de l’année pour éviter toute incubation ou propagation de la maladie pendant l’hiver. Aussi, pour limiter le risque d’apparition de la maladie, nous comptons plusieurs mesures prophylactiques. Il est d’abord possible de limiter la vigueur de la vigne en en désherbant régulièrement afin que les rangs soient aérés au maximum. Les vignerons peuvent également entourer les vignes de haies, qui protègeront les rangs des vents, porteurs de la maladie.  Les portes-greffes sont également d’une grande utilité pour limiter l’apparition de la maladie. La vitiviniculture classique proposait ces dernières années une fertilisation et un désherbage des vignes en utilisant des fongicides chimiques. Toutefois, le désherbage et la fertilisation tiennent le pari d’une viticulture naturelle avec des engrais biodynamiques grâce au souffre.

Le souffre 

En effet, le souffre est le fongicide le plus utilisé depuis l’antiquité et est un des moyens le plus efficace pour endiguer la maladie.

Le souffre réduit le développement énergétique des cellules puis par la suite le développement des organismes. Son mode d’action limite le risque de création de populations résistantes. Il est appliqué aujourd’hui en mouillage par les viticulteurs qui ont recours à une viticulture biologique.

Ainsi, ces différentes mesures amènent les viticulteurs à créer des vins propres malgré des maladies contraignantes face auxquelles nous aurions pensé être vaincus sans la chimie le siècle dernier. Le retour à une agriculture biologique, raisonnée et naturelle nous propose des solutions aujourd’hui nécessaires à l’agriculture moderne.