Le mildiou, maladie tant redoutée de tous les vignerons depuis la fin du 19e siècle, pourrait-elle être en passe de revenir dans les vignobles à l’aube d’une nouvelle agriculture sans chimie ?
Le mildiou apparaît pour le première fois en 1879 dans le vignoble bordelais et décime la quasi totalité des productions de l’époque. Cette maladie cryptogamique s’étend sur tous les organes herbacés de la vigne.
Les symptômes
Sur les feuilles de vigne
Il se caractérise par l’apparition de taches d’huile, souvent jaunes, sur les jeunes feuilles. Les taches se transforment ensuite en taches blanches puis les feuilles dont le tissu aura été altéré deviennent brunes et s’arrêtent entre les nervures.
Sur les grappes
Le mildiou attaque souvent les inflorescences et se manifeste avec l’apparition de taches brunâtres sur les rafles qui par la suite se déforment. Lorsque les inflorescences se dessèchent et tombent, toute la production peut se retrouver en jeu.
Les baies et boutons subissent également les dégâts de la maladie et révèlent des taches que nous appelons rot brun ou rot gris selon la couleur des rot et la date de floraison. Après la véraison, les baies ne seront plus réceptives.
La nature du mildiou
Le mildiou apparaît à l’automne sur les feuilles des vignes, sous forme d’œufs qui écloront après l’hiver et se libéreront dans les points humides et points d’eau de la vigne. La période d’incubation de la maladie varie en fonction de la température, et les premiers signes de la maladie apparaissent à l’intérieur des feuilles de vigne.
Les soins appliqués à la vigne contre le mildiou
Jusqu’à l’apparition de la chimie, le mildiou dévore les productions des exploitations vitivinicoles. Peu de moyens préviennent de la maladie. Pourtant, le drainage des bouts de rang ou des creux permet d’éviter l’accumulation de l’eau dans les creux. Les vignerons suppriment également les pousses basses et rejets qui traînent au sol ou sur la souche.
Ainsi, depuis l’utilisation de la chimie, nous avions réussi à contrer la maladie du mildiou dans les vignes. Seulement, aujourd’hui, le retour à une agriculture raisonnée, déployée avec des moyens techniques biologiques ou biodynamiques, ne permet pas l’utilisation d’une quelconque chimie sur les cultures.
De plus, la bouillie bordelaise, seul remède de cure ‘naturel‘ et contre le mildiou tend à disparaître aujourd’hui grâce à la pression de l’Union Européenne. En effet, la bouillie bordelaise contient du cuivre, classifié comme métaux lourd et nocif pour la santé.
De fait, ce retour fulgurant de la maladie dans les vignes accule les producteurs à apporter de nouvelles solutions à cette problématique. Ainsi, faudra-t-il trouver de nouveaux cépages, plus résistants à la maladie ou trouver de nouveaux produits de culture ‘propres‘?
A faire et à suivre !